Vie de l'Insmi #4 - François James, directeur adjoint scientifique de l'Insmi

Institutionnel

François James est directeur adjoint scientifique de l'Institut National des Sciences Mathématiques et de leurs Interactions en charge de la politique de sites, de la valorisation et des programmes scientifiques transverses.

Il est aussi chercheur spécialisé dans les équations aux dérivées partielles, d’un point de vue théorique et numérique. Il nous raconte ses missions au sein de l’Insmi.

En quoi consiste votre mission de directeur adjoint scientifique ?

J'ai de multiples casquettes au sein de l'Insmi. La première est la politique de sites, qui correspond à l’implantation des mathématiques au sein d’une université ou d’une région. Cela concerne les fédérations de recherche, les Labex, comme le Centre Henri Lebesgue, ou ce qu’ils sont devenus au sein des grosses structures universitaires telles que les Idex, par exemple à Strasbourg. Ces dossiers sont gérés en collaboration avec mes collègues Alessandra Sarti et Christophe Delaunay, également DAS à l’Insmi. La politique de sites s’occupe aussi des partenariats scientifiques, avec Inria en particulier.

La 2ème casquette, ce sont les programmes transverses, autrement dit l’interdisciplinarité. Un des buts est d’identifier avec mes homologues des autres instituts les thématiques transverses existantes, de les renforcer, ou d’en faire émerger de nouvelles. Cela passe par échanger avec nos collègues de la Mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires (MITI), service du CNRS qui a mission de promouvoir et soutenir l’interdisciplinarité : il permet de mettre en place des appels à projets communs, et propose également des financements inter-instituts appelés 80prime. Je participe également à 2 groupes de travail interdisciplinaires du CNRS, l’un sur les pôles, l’autre sur les territoires du futur. Ce sont des groupes de réflexion et de prospective scientifique, plutôt que des groupes de travail scientifiques au sens usuel. Un autre de ces groupes de travail, sur l’intelligence artificielle, a concrétisé ses réflexions sous la forme d’une nouvelle unité d’appui et de recherche, le centre AISSAI (Artificial intelligence for science and science for artificial intelligence), créée en janvier 2024 et que je suivrai avec Christophe Delaunay et Gabriel Peyré, délégué scientifique à l’Insmi.

Ma casquette numéro 3 est celle de l’innovation, ou encore de la valorisation. Au sein de l’Insmi, je travaille avec Cécile Maréchal, responsable du pôle Valorisation de l'Insmi, et Hélène Mathis, qui nous a rejoints en tant que déléguée scientifique en janvier 2024. Au CNRS, nous sommes en relation avec la Direction générale déléguée à l'innovation (DGDI), la Direction des relations avec les entreprises (DRE) et CNRS Innovation, filiale du CNRS qui propose des outils d’aide à l’innovation et au transfert. Enfin nous sommes évidemment en contact étroit avec l’Agence pour les mathématiques en interaction avec les entreprises et la société (AMIES). Notre rôle est de tenter de créer du dialogue entre les laboratoires et les entreprises, mais aussi des collectivités territoriales, des associations, voire des ONG, qui posent des problèmes où les mathématiques peuvent apporter des réponses pertinentes, mais pas forcément de manière évidente. La recherche de solutions innovantes, qui se présentent le plus souvent sous forme de logiciels, rejoint l’interdisciplinarité, car l’approche de ces problèmes sociétaux implique naturellement une ou plusieurs autres disciplines, par exemple l’écologie ou les sciences humaines et sociales.

En plus des mes activités de DAS au sein de l’Insmi, j’ai une fonction d’Adjoint au directeur scientifique référent (ADSR) pour les Pays de la Loire. Chaque directeur ou directrice d’institut est en effet Directeur Scientifique Référent pour un territoire donné : il s’agit d’une mission de représentation locale pour l’ensemble du CNRS. Le DSR travaille en équipe avec la Direction régionale du CNRS concernée, et un ou plusieurs ADSR. Dans ce cadre, je suis membre d’un certain nombre de commissions de recherche ou de conseils scientifiques dans les universités partenaires, et associé aux discussions lors du montage des projets où le CNRS est partenaire.

Qu’appréciez-vous en particulier dans votre mission ?

J’ai évidemment beaucoup d’attachement pour l’interdisciplinarité, depuis ma thèse qui portait sur la modélisation d’un problème  de génie chimique, et qui était par ailleurs financée par  un grand groupe industriel. J’ai donc toujours exploré des domaines en dehors de mathématiques, et j’apprécie beaucoup l’enrichissement apporté par les contacts et les discussions avec les collègues des autres instituts. Que ce soit pour l’interdisciplinarité ou l’innovation et le transfert, le dialogue, le « réseautage », sont importants, et nécessitent un temps parfois difficilement compatible avec le rythme des activités des instituts. Et pour me faire plaindre, je dirais que s’y ajoute parfois la frustration de voir passer un problème que j’aurais bien envie d’étudier moi-même, mais que je dois me contenter de suivre de loin faute de temps...