Expérience des discriminations dans l’enseignement supérieur et la recherche en France

Réalisée par un collectif de chercheurs et chercheuses et soutenue par le Défenseur des droits, l'enquête Acadiscri a pour objet d'analyser les processus de discriminations vécues tant par les étudiantes et étudiants que par les personnels. Ses premiers résultats viennent d'être publiés. 

Le projet de recherche Acadiscri a mené une enquête quantitative et qualitative pour dresser un état des lieux des phénomènes discriminatoires (depuis les micro-agressions jusqu'aux formes les plus violentes) dans l'enseignement supérieur et la recherche. 

Une première collecte de données a été effectuée dans six établissements publics d'enseignement supérieur et les premiers résultats analysent les résultats pour deux de ces établissements.

Le rapport de premiers résultats se concentre, pour la première université, sur les comportements discriminatoires, notamment racistes, concernant les personnels et, pour la seconde université, sur les comportements sexistes vécus par la population étudiante.

 

Méthodologie

Les collectes de données ont été faites grâce à un questionnaire en ligne adressé aux membres des établissements participant.

Pour la première université dont les résultats sont analysés dans le rapport, le questionnaire a été ouvert de  février à juin 2020 et 2067 réponses ont été reçues. Parmi la population étudiante, le taux de réponse est de 6,2%. Parmi le personnel, le taux de réponse est de 10,1%.

Pour la seconde université, les résultats ne sont analysés que pour la population étudiante. L'enquête, ouverte de mars à mai 2021, a reçu 2188 réponses, soit 8,7% de la population étudiante. 

50,9 % des personnels ont subi au moins un type de traitement inégalitaire
81,6 % des situations sexistes déclarées par les personnels enseignants se produisent entre enseignants-chercheurs.
43,5 % des faits racistes déclarés par les personnels administratifs et techniques sont commis par des pairs BIATSS
Statut des auteurs de faits sexistes ou racistes jugés les « plus marquants » selon le statut des victimes (en %)
La moitié (50,9 %) des personnels de la première université déclare avoir subi au moins un type de traitement inégalitaire depuis le début de sa carrière professionnelle dans l’enseignement supérieur: près de 40 % évoquent des micro-agressions (remarques et propos dévalorisants), un quart une situation de harcèlement moral, 22 % des discriminations et 21 % des injures. Près de 8 % ont subi des menaces ou violences physiques.
Extrait du rapport, page 5
Presque un quart des femmes déclare au moins une forme de traitement inégalitaire qu’elles relient au sexisme. Elles sont 3,5 % à avoir subi une situation de harcèlement ou d’agressions sexuels
Extrait du rapport, page 5
20 % des étudiantes ont été confrontées à des comportements sexistes
60 % des étudiantes victimes estiment que les faits étaient « graves ».
15 % des étudiantes victimes estiment que les faits ont constitué un « contexte difficile à supporter ».
Statut des auteurs déclaré par les étudiantes victimes d’au moins un acte à caractère sexuel estimé comme grave (%)
20 % des étudiantes et 6,9 % des étudiants ont été confrontés à des comportements sexistes ayant une dimension sexuelle (propositions sexuelles sous couvert d’humour, gestes obscènes, regards libidineux, exhibitionnisme, voyeurisme). Pour la moitié des étudiantes, ces situations se sont répétées dans le temps.
Extrait du rapport, page 5
Près de 60 % des étudiantes victimes estiment que les faits étaient « graves » et 15 % qu’ils ont constitué un « contexte difficile à supporter »
Extrait du rapport, page 5