Interview de Joackim Bernier

Quel est ton domaine de recherche ?

J’étudie les équations aux dérivées partielles ainsi que les méthodes permettant de les résoudre numériquement. Généralement, j’essaye d’analyser l’effet d’interactions entre des phénomènes antagonistes comme une diffusion et un cisaillement ou une dispersion et un transport non-linéaire. Parfois de vraies instabilités peuvent apparaître mais la plupart du temps elles donnent naissance à des phénomènes similaires comme une diffusion plus globale ou une légère modification de la dispersion. J’essaye aussi de mettre à profit ces défauts de commutativité pour construire de nouvelles méthodes numériques.

Qu’as-tu fait avant d’entrer au CNRS ?

J’ai fait toute ma scolarité dans l’Albanais en Haute-Savoie puis je suis allé en classe préparatoire au lycée Berthollet à Annecy. J’ai ensuite intégré l’École Normale Supérieure de Rennes avant de commencer une thèse à l’Institut de Recherche Mathématique de Rennes sous la direction d’Erwan Faou et Nicolas Crouseilles. Enfin, j’ai fait une année de post-doctorat avec Jean-François Coulombel à l’Institut de Mathématiques de Toulouse.

Qu'est-ce qui t’a amené à faire des mathématiques ?

Je suis quelqu’un d’assez tatillon, pour être vraiment satisfait par une explication j’ai toujours ressenti le besoin d’aller au fond des choses. Je crois que c’est avant tout le « jusqu'au-boutisme mathématique » qui m’a convaincu et séduit. 

C’est en faisant ma première démonstration (le théorème de Thalès !) en 4^ème au collège, lors d’un atelier organisé par notre professeur Mr Dupassieux, que m’est venue la vocation de devenir mathématicien. A l’époque j’ignorais tout de la recherche en mathématiques, je rêvais donc de devenir enseignant.

C’est en prépa que mes projets se sont précisés et que mes motivations se sont définitivement renforcées. J’ai été fasciné par la logique, la théorie des ensembles puis par la richesse et la beauté de tous les objets mathématiques que l’on me présentait.

Qu’attends-tu du métier de mathématicien ?

Me permettre de comprendre des choses intéressantes et de me rendre utile.

Pourquoi le CNRS ?

Pour la liberté qui nous est accordée aussi bien pour l’organisation de notre temps que pour celle du choix de nos sujets de recherche.