Laure Dumaz, lauréate de la médaille de bronze du CNRS pour ses travaux en théorie des probabilités

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Chargée de recherche CNRS au Département de mathématiques et applications1 , Laure Dumaz reçoit en 2025 la médaille de bronze du CNRS pour ses contributions en théorie des probabilités. Ses travaux portent notamment sur les opérateurs aléatoires de Schrödinger et de Dirac, fondamentaux en mathématiques et en physique.

Portrait de Laure Dumaz
© Sabrina Nehmar

Enfant, intriguée par le vocabulaire poétique du domaine avec des termes tels que « irrationnel » ou encore « imaginaire », Laure Dumaz est fascinée par les mathématiques. C’est après une thèse en co-tutelle entre l’Université Paris-Sud et l’Université Technique de Budapest, suivie d’un postdoctorat à l’université de Cambridge, qu’elle rejoint le CNRS en 2015. Ses premières recherches portaient alors sur les processus aléatoires auto-interagissants, avant de s’orienter vers les matrices puis les opérateurs aléatoires. « Je me suis intéressée à ce sujet un peu par hasard, après mon post-doctorat. J’avais étudié les matrices aléatoires et j’étais intriguée par les opérateurs apparaissant à leur limite » raconte-t-elle.

Les opérateurs aléatoires de Schrödinger et de Dirac, aujourd’hui au cœur de ses recherches, sont utilisés pour modéliser le déplacement d’électrons dans des milieux désordonnés. Un sujet sur lequel elle travaille depuis plusieurs années avec Cyril Labbé, professeur au Laboratoire de Probabilités, Statistique et Modélisation2 .

J’aime le côté exploratoire de la recherche, réfléchir longtemps sur un problème pour le comprendre de mieux en mieux.
Laure Dumaz

Dans le cadre de ses travaux, elle étudie des phénomènes physiques tels que la localisation d’Anderson, un mécanisme qui explique comment les impuretés d’un matériau peuvent piéger un électron et l’empêcher de se propager. « Imaginez un électron dans un cristal pur : il est alors assez facile de montrer que celui-ci va se propager. Mais que se passe-t-il si l'on ajoute des impuretés dans le cristal ? La réponse dépend de façon cruciale de la dimension du système », explique-t-elle. Les deux chercheurs ont mené une série de travaux remarqués sur le spectre de l’hamiltonien d’Anderson en dimension 1, leurs recherches offrant une description complète et novatrice dans ce domaine. 

 Grâce à des outils probabilistes et notamment le calcul stochastique, nous comprenons quelle est la distribution de probabilité de l’électron en dimension 1 pour toutes les énergies possibles.
Laure Dumaz

Ces contributions lui valent aujourd’hui la médaille de bronze du CNRS. Une belle reconnaissance pour la chercheuse, déterminée à poursuivre dans cette voie. « Cette médaille récompense notamment mes travaux en collaboration avec Cyril Labbé, que je remercie vivement. Je suis très honorée qu’ils reçoivent une telle reconnaissance, cela m’encourage d’autant plus à poursuivre mes recherches dans ce domaine » se réjouit-elle.

Notes

  1. CNRS/École Normale Supérieur - PSL
  2. CNRS/Sorbonne Université/Université Paris Cité