Le CNRS décerne la médaille d’or à Stéphane Mallat, bâtisseur de ponts mathématiques et informatiques

La prestigieuse médaille d’or du CNRS consacre aujourd’hui l’excellence et l’audace scientifique de Stéphane Mallat. Elle récompense non seulement une carrière remarquable, mais aussi la force d’une pensée qui a su transformer notre compréhension des mathématiques et de l’intelligence artificielle. Ce prix rappelle combien la recherche demeure une aventure intellectuelle exigeante, mais essentielle, pour éclairer les grands défis contemporains.

Au fil de son parcours, Stéphane Mallat a su allier rigueur et créativité. Ses travaux pionniers sur les ondelettes ont profondément transformé l’analyse du signal et de l’image, offrant des outils puissants pour la compression et le traitement de données. Plus récemment, il a su relier la théorie des invariances multi-échelles aux réseaux de neurones, offrant une compréhension mathématique du deep learning tout en permettant l’émergence de nouveaux modèles hybrides.

Grâce à son approche mathématique élégante et rigoureuse, Stéphane Mallat fait dialoguer théorie et applications et ouvre de nouvelles perspectives, que ce soit dans la recherche académique, dans l’innovation industrielle ou dans la transmission des savoirs. Sa récente initiative Math@Data témoigne de son engagement en faveur de l’enseignement des mathématiques et de leur interface avec l’intelligence artificielle.

Ses travaux ont ouvert des voies nouvelles, tant sur le plan théorique que dans leurs applications concrètes. Par la profondeur de ses résultats et la clarté de sa vision, il a contribué à rapprocher disciplines et communautés, affirmant ainsi le rôle central des mathématiques, des sciences informatiques et de l’intelligence artificielle dans la science d’aujourd’hui et de demain.

On imagine souvent les mathématiques comme un corpus de concepts abstraits, qui s’appliquent "d’en haut" à la réalité. Mais la plupart du temps, c’est l’inverse qui se produit : les problèmes du monde nous obligent à construire de nouveaux outils mathématiques. Or, pour les façonner, il faut "mettre les mains dans le cambouis", construire des ponts entre les abstractions mathématiques et les questions concrètes du monde. Et c’est justement là, sur cette frontière entre les deux que je me sens bien.

En science, on n’avance quasiment jamais seul. Tout au long de ma carrière, j’ai beaucoup travaillé avec mes doctorantes et doctorants et de nombreux collaborateurs et collaboratrices. Ils et elles m’ont accompagné pour formuler les bonnes questions, partager les succès aussi bien que les coups durs. Chacun à sa manière, a apporté des contributions fondamentales.