MATh.en.JEANS, une idée qui a déjà 30 ans
Par Aviva Szpirglas, présidente de l’association MATh.en.JEANS.
Une activité mathématique qui restitue les dimensions principales du travail du mathématicien·ne (liberté, échange, documentation, découverte, recherche, invention, responsabilité, publication) procure à ses auteurs une joie semblable à celle qui anime les mathématicien·ne·s dans leur métier.
C’est cela qui fonde MATh.en.JEANS1 .
- Un·e mathématicien·ne, deux ateliers dans deux établissements différents (lycée, collège), des enseignant·e·s et surtout des sujets de recherche mathématiques : voilà MATh.en.JEANS !
- Des élèves, des mathématicien·ne·s, des enseignant·e·s, tous volontaires et qui travaillent en réseau.
Pour le chercheur, la chercheuse, le premier pas c’est la « recherche » de sujets : un sujet devra être attractif, sérieux et rapide à présenter, et permettre aux élèves de tout de suite travailler.
Pour l’enseignant·e, comme pour la chercheuse (ou le chercheur !), il faut réserver pour d’autres circonstances l’habit de celui (ou celle !) qui apporte des solutions : seul·e·s les élèves ont réellement le pouvoir sur leur activité.
Chaque atelier est une équipe de recherche mathématique qui travaille tout au long de l’année scolaire, au rythme d’une à deux heures par semaine. Les séminaires qui se tiennent 3 à 4 fois durant l’année permettent aux élèves de confronter leurs idées, leurs erreurs, leurs trouvailles avec une autre équipe qui travaille sur le même sujet.
« Leur » chercheur les suit lors de ces séminaires ; l’enseignant·e est avec eux le reste du temps.
Puis, il y a le congrès annuel où les ateliers présentent leurs résultats, souvent surprenants, y compris pour les mathématicien·ne·s. Préparés avec fébrilité et appréhension, l’exposé et les discussions autour de leur stand avec les chercheurs en herbe comme eux et les « professionnels » leur permet de partager leurs résultats.
Le congrès est pour eux un souvenir inoubliable. Et dès leur retour, soulagés et fiers, avec tout ce qu’ils ont pu amasser comme remarques et idées lors de ces échanges, ils peuvent produire un article, témoin écrit de leur année mathématique2 .
Quelques exemples de sujets :
- Concevoir avec le moins de matière possible un objet qui projette toujours la même ombre qu’un cube.
- Puisqu’on effectue les opérations (somme produit différence de nombres entiers) et qu’on écrit les nombres de gauche à droite, pourquoi ne pas écrire ces nombres de droite à gauche ? Qu’est ce que ça change ? (Les élèves ont appelé cet ensemble de nombres l’ensemble des brenoms).
- Deux insectes se trouvent sur une feuille de papier A4 et se disputent : l’un décide de bouder sans bouger l’autre de s’éloigner le plus possible du premier. Où ce deuxième insecte doit-il se placer pour être « le plus loin possible » (en terme de déplacement) de son ennemi ? (Il ne faut pas oublier que les insectes peuvent se déplacer des deux côtés de la feuille)
- Dans le jeu de Dobble, des cartes portent chacune un même nombre de symboles, un seul de ces symboles étant commun à deux cartes différentes, et le jeu consiste à repérer celui-ci le premier lorsque deux cartes sont retournées. Comment créer un jeu de cartes avec cette propriété ?
Et bien d’autres, qu’on peut trouver sur le site de MATh.en.JEANS.
On peut aussi lire la brochure des 30 ans de MATh.en.JEANS, disponible sur demande et téléchargeable sur le site.
Ces idées, ces exemples vous ont plu ? Alors n’hésitez pas ! Devenez un /une chercheur / chercheuse MATh.en.JEANS ! Contactez-nous ou rendez vous sur cette page.
Notes
- Méthode d’Apprentissage des Théories mathématiques en Jumelant des Établissements pour une Approche Nouvelle du Savoir
- Les articles sont consultables sur le site de MATh.en.JEANS : http://www.mathenjeans.fr/comptes-rendus