Rio 2018 : Portrait de Claudio Landim, conférencier invité

Portraits

Interview de Claudio Landim, directeur de recherches au CNRS, conférencier dans la section "Probabilités et statistiques".

Quel est votre domaine de recherche ?

Ce sont les probabilités, et plus précisément la mécanique statistique, un domaine qui est entre les mathématiques et la physique. Beaucoup de mes collaborateurs sont des physiciens.

Qu’est-ce qui vous a amené à faire des mathématiques ?

Au départ, en 1980, le Brésil vivait encore sous la dictature militaire. Mon intention était de faire de l’économie, car j’avais des facilités en mathématiques et une passion pour l’histoire. Mes parents m’ont suggéré de commencer par les maths, pensant qu’il serait plus facile de revenir vers l’économie ensuite. J’avais vécu quelques temps en Belgique, je souhaitais retourner en Europe. Les mathématiques ont été le plus court chemin vers l’Europe : j’ai fait une thèse à Paris 7.

Qu’est-ce que vous aimez dans votre métier de mathématicien ?

La liberté, la possibilité de s’abstraire totalement de la vie réelle. Trouver des structures abstraites qui expriment une régularité, une compréhension profonde d’un problème d’origine physique. Valider un modèle qui reflète la réalité et reste suffisamment simple pour qu’on puisse démontrer des théorèmes à son sujet.

Qu’est-ce que ce congrès représente pour vous ?

La possibilité de rencontrer des mathématiciens d’autres domaines, d’essayer de comprendre les problèmes qu’ils se posent. C’est le seul congrès qui le permet. L’expérience n’est pas tout à fait concluante, certains conférenciers ne se sont pas rendus accessibles à des mathématiciens d’autres domaines, mais d’autres ont été fabuleux, Etienne Ghys notamment. Je suis sorti de la cérémonie d’inauguration avec l’envie de faire des maths, elle était très stimulante.

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Claudio Landim est directeur de recherches au CNRS. Il est affecté au laboratoire de mathématiques Raphaël Salem (CNRS & université Rouen Normandie) et au laboratoire Jean-Christophe Yoccoz à Rio (CNRS & IMPA), laboratoire qu’il dirige.