Mathrice : 25 ans de solidarité dans les services informatiques

Institutionnel

D’une voix commune, Sandrine Layrisse et Henri Massias reviennent sur 25 années de solidarité et de travail au sein du réseau Mathrice.

Comment présenteriez-vous Mathrice brièvement ?

  • Mathrice est un réseau métier qui regroupe principalement les administratrices et administrateurs systèmes et réseaux, mais aussi des ingénieures et ingénieurs en calcul scientifique ainsi que quelques chercheuses et chercheurs des laboratoires de mathématiques. Il s’agit de toutes celles et ceux qui s’occupent des outils informatiques dans les laboratoires. L’objectif est d’échanger sur des problématiques communes, des retours d’expériences, de partager des conseils et d’avancer ensemble.
  • Mathrice met à disposition la Plate-forme en Ligne pour les Mathématiques (PLM), un ensemble de services numériques à destination de la communauté de recherche en mathématiques. 

Qu’en est-il des correspondantes et correspondants Mathrice ? 

Le réseau métier de Mathrice est à destination de celles et ceux qui gèrent le service informatique d’un laboratoire de mathématiques. Pour que les équipes de recherche puissent bénéficier des services numériques de la PLM, il faut qu’il y ait des correspondantes et correspondants en laboratoire. Il y a en a ainsi de deux types : 

  • Annuaire : elle ou il met à jour une liste des membres du laboratoire pour l’affichage sur l’annuaire de la communauté mathématique ;
  • PLM : elle ou il gère l’affectation des comptes pour que les chercheuses et les chercheurs puissent profiter des services de la PLM, des accès à la bibliothèque numérique et à d’autres services souscrits par le laboratoire d'affectation.

Quand un laboratoire accueille un nouveau personnel au service informatique, elle ou il se présente sur la liste de diffusion où sont inscrits tous les membres du réseau. Par ailleurs, cette personne est souvent correspondante Mathrice (annuaire ou PLM) de son laboratoire, mais cela n’est pas systématique. 

Qu’est-ce qui contribue au succès de la PLM ? 

Son organisation fondée sur le collectif et l’esprit de communauté très présent en recherche mathématique. C’est ce qui permet de maintenir l’annuaire, la cohésion des mathriciennes et mathriciens, et d’apporter un accompagnement de proximité aux membres des laboratoires.

  • L’annuaire emath est issu de la collecte quotidienne des informations des membres des laboratoires, mais aussi des réseaux et des équipes d’accueil hébergeant des mathématiciennes et mathématiciens. C’est un des piliers qui rend l’utilisation possible des services numériques gérés en commun sur la PLM. Cette organisation de la communauté à l’échelle nationale est unique, elle repose sur l’engagement des correspondantes et correspondants investis à cette mission dans chacune des unités en lien avec l’Insmi.
  • Les mathriciennes et mathriciens, les correspondantes et les correspondants se connaissent, se rencontrent et s’entraident aussi grâce au soutien de la communauté mathématique et de l’Insmi, ce qui contribue à maintenir la qualité de cette organisation, offrant un terrain propice au travail en commun et aux idées novatrices.

Quelles sont les différences entre les rencontres Mathrice et les ANF ?

  • Les Actions Nationales de Formations (ANF) durent une semaine et traitent d’un sujet en profondeur. Elles sont reconnues comme une formation, un certificat est délivré en fin de formation. Le sujet fait l’objet de discussion au sein du réseau, pour savoir quelles thématiques aborder. Une équipe se constitue pour organiser la formation et définir le programme. Tous les deux ans, le RT Mathrice fait une demande par l’intermédiaire de l’Insmi représenté  par le chargé de formation lors de la campagne CNRS. Les ANF sont généralement accueillies au Cirm.
  • Les journées Mathrice, ou rencontres Mathrice, ont lieu deux fois par an, sur trois jours, dans un laboratoire de mathématiques différent à chaque fois. Le laboratoire accueillant communique auprès du réseau pour l’évènement, fait un appel à propositions (présentations, veilles technologiques, retours sur expérience, etc.) puis co-construit le programme avec l’aide de la direction de Mathrice. L’équipe conserve une trame pour l’organisation qui évolue au fur et à mesure des journées. Fait notable, la personne organisant les journées suivantes est associée à ce comité d‘organisation afin de garantir un passage de relai facilité.

L’organisation semble rodée et la communication fluide ! 

Henri M. : « Le réseau a 25 ans : on est effectivement bien rodés sur tous ces aspects de vie du réseau, de rencontres. En nous rencontrant deux fois par an, on a atteint une certaine fluidité. À chaque session, on essaye d’apporter un peu d’innovation, des nouvelles idées, on en discute aussi lors du renouvellement du projet, ou en comité de préparation des journées Mathrice. C’est un réseau où l’on communique beaucoup ! »

Sandrine L. : « La direction et l’équipe technique nationale de la PLM sont en lien quasi-quotidien. Les journées sont aussi là pour que les personnes qui n’ont pas toujours l’occasion de se rencontrer puissent être là, échanger sur des sujets communs et rester en contact pendant l’année ».

Était-ce le cas dès le début du réseau ? 

Sandrine L. : « Un des aspects fondateurs du réseau est que dès le début, tout a été structuré et structurant. Tout ce qui a été décidé à la création portait déjà cette structuration ». 

Henri M. : « Puis nous nous sommes adaptées et adaptés : changements dans nos métiers, dans les laboratoires, dans la recherche… ».

Un des aspects fondateurs du réseau est que dès le début, tout a été structuré et structurant. Tout ce qui a été décidé à la création portait déjà cette structuration.
Sandrine Layrisse

Un soutien institutionnel essentiel 

Henri M. : « Le soutien de la direction de l’Insmi est important car il faut qu’il y ait un message fort auprès des directrices et directeurs d’unité soulignant l’importance d’impliquer les membres d’un laboratoire à participer à Mathrice. Il faut à minima que cela soit accepté. À cela, il faut bien entendu considérer le soutien financier. Mais ce qui est, à mon sens, encore plus important, est le soutien institutionnel. Ce soutien a été plus ou moins marqué en fonction des directions, certaines ont plus eu conscience de l’importance de faire passer ces messages-là auprès des DU, d’autant plus car le rythme de changement des directions de laboratoire peut être assez rapide. Donc maintenant par exemple, quand un poste de personnel technique dans un laboratoire de mathématiques s’ouvre ou se libère, la participation à Mathrice est inscrite dans la fiche de poste et est effective ».

Sandrine L. : « On se rend compte que les directions successives de l’Insmi sont toujours présentes lorsque des évènements Mathrice sont organisés. Des liens ont été créés de façon indissoluble. Et pour nous, en tant que personnel technique, cela a énormément d’importance. A titre personnel, dans mes interactions avec les enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs, et avec les directions de laboratoires, je ressens leur estime pour nos implications et nos apports dans Mathrice ».

Pensez-vous rester encore longtemps au sein du réseau ? 

Sandrine L. : « Oui, forcément. C’est une composante très importante de mon travail, que je compte maintenir. Je vois vraiment l’intérêt pour le réseau et pour le laboratoire : c’est gagnant sur tous les tableaux ! »

Henri M. : « Je dirais pareil. L’intérêt pour le réseau, l’intérêt pour le laboratoire… L’intérêt pour moi, aussi. Les quelques fois où je songe à aller travailler ailleurs, dans un autre laboratoire ou une autre structure par exemple… Le fait qu’il y ait Mathrice et d’avoir la possibilité de m’impliquer dans Mathrice fait largement pencher la balance envers mon poste actuel. C’est un élément qui a beaucoup de poids ! »

L’anniversaire sera célébré le 3 décembre 2025. Quelle partie du programme vous réjouit le plus ? 

Sandrine L. : « Un groupe de jeunes collègues s’est constitué pour organiser un moment festif à l’issue de l’après-midi, je trouve ça très réjouissant ».

Henri M. : « Les plus anciennes et anciens sont forcément convaincus de l’utilité du RT, de ce que l’on peut en tirer et de ce que l’on peut amener. La préoccupation, c’est que cela serve aussi aux nouvelles et aux nouveaux, que le réseau continue d’exister après nous et continue d’apporter autant à ses membres. Le fait que cela soit des jeunes volontaires qui portent l’organisation de ce moment festif est vraiment le point le plus enthousiasmant ».